Les conséquences de la sécheresse d’Automne
Cet automne notre département connaît un véritable été indien, avec une chaleur estivale. La préfecture a pris un nouvel arrêté qui définit les mesures de restriction des usages de l’eau le 3 octobre.
Cette sécheresse, qui dure dans le temps, a pour conséquence de provoquer de faibles débits pour nos cours d’eau et de limiter les zones de reproduction des truites, habituellement occupées à cette saison.
Pour les pêcheurs et les gestionnaires de la pêche elle a des conséquences sur la reproduction naturelle des truites et sur le développement du loisir pêche.
D’une part la baisse des niveaux d’eau, ralenti la vitesse d’écoulement, rend difficilement franchissable de petits obstacles et limite les déplacements des truites, vers l’amont, pour atteindre les zones favorables à la reproduction.
Ces zones de reproduction appelées frayères sont destinées à assurer le renouvellement du futur stock de truites.
D’autre part les frayères doivent répondre à certaines caractéristiques biologiques.
D’abord reposer sur un lit de galet ou de graviers stables avec une granulométrie grossière allant de la taille d’une noix à celle d’un petit pois.
Mais aussi avoir une hauteur d’eau suffisante pour les recouvrir complètement d’au moins 30 centimètres, avec une vitesse de courant de 40 à 60 cm par seconde.
C’est la bonne circulation de l’eau froide à l’intérieur des frayères qui va assurer l’oxygénation des œufs et limitera leur colmatage par des sables fins.
Les truites fario sont aptes à pondre à partir de l’âge de trois ans. Ce sont d’abord les truites femelles qui choisissent les emplacements.
En fonction des altitudes, les dates de pontes interviennent en général, dans le département de fin octobre à fin décembre.
Une fois la reproduction achevée, il s’en suit une durée d’incubation des œufs puis du développement embryonnaire qui dépend de la température exprimée en degrés-jour.
Après sa naissance et la résorption de la vésicule vitelline, l’alevin sera apte à nager et à quitter la frayère à la recherche de petits invertébrés aquatiques, pour se nourrir.
Il paraît donc évident que la présence et la préservation des frayères sont essentielles pour constituer des populations de truites sauvages et baser la gestion de la pêche sur une approche durable.
Bien entendu la surveillance des frayères va se poursuivre, en espérant un décalage de la période de fraie des truites, grâce à un retour rapide de la pluie.
Pêche 66