Conséquence de la sécheresse d'Automne
Cet automne notre département connaît un véritable été indien, avec une chaleur estivale.
Cette situation a pour inconvénient de provoquer actuellement de faibles débits pour nos cours d’eau et de limiter les zones de reproduction des truites, habituellement occupées à cette saison.
Depuis quelques jours, les informations fournies par les gardes pêche et divers observateurs confirment cette situation, nettement marquée sur les secteurs montagne.
Pour les pêcheurs et les gestionnaires de la pêche elle a des conséquences néfastes pour la reproduction naturelle des truites et pour les futures sorties de pêche.
D’une part la baisse des niveaux d’eau, ralenti la vitesse d’écoulement, rend difficilement franchissable de petits obstacles et limite les déplacements des truites, vers l’amont, pour atteindre les zones favorables à la reproduction.
Ces zones de reproduction appelées frayères sont destinées à assurer le renouvellement du futur stock de truite.
D’autre part les frayères doivent répondre à certaines caractéristiques biologiques.
D’abord reposer sur un lit de galet ou de graviers stables avec une granulométrie grossière allant de la taille d’une noix à celle d’un petit pois.
Mais aussi avoir une hauteur d’eau suffisante pour les recouvrir complètement d’au moins 30 centimètres, avec une vitesse de courant de 40 à 60cm par seconde.
C’est la bonne circulation de l’eau froide à l’intérieur des frayères qui va assurer l’oxygénation des œufs et limitera leur colmatage par des sables fins.
Les truites fario sont aptes à pondre à partir de l’âge de trois ans. Ce sont d’abord les truites femelles qui choisissent les emplacements.
En règle générale, dans les cours d’eau, les frayères sont localisées en tête de radier ou en queue de fosse.
Faute d’accès aux tributaires qui alimentent ou relient les lacs entre eux, quelques rares fois, de petites frayères sont repérées en bordure des berges.
En fonction des altitudes, les dates de pontes interviennent généralement, dans le département des Pyrénées Orientales, de fin octobre à fin décembre.
La phase de ponte des truites est conditionnée par deux facteurs principaux : une température comprise entre 4 et 10°C et par l’hydrologie détermine l’habitat
Une fois la reproduction achevée, il s’en suit une durée d’incubation des œufs puis du développement embryonnaire qui dépend de la température exprimée en degrés-jour.
Après sa naissance et la résorption de la vésicule vitelline, l’alevin sera apte à nager et à quitter la frayère à la recherche de petits invertébrés aquatiques, pour se nourrir.
Il paraît donc évident que la présence et la préservation des frayères sont essentielles pour constituer des populations de truites sauvages et baser la gestion de la pêche sur une approche durable.
Bien entendu la surveillance des frayères va se poursuivre, en espérant un décalage de la période de fraie des truites, grâce à un retour rapide de la pluie.
Pêche 66