Continuité écologique
De nombreuses espèces piscicoles effectuent des déplacements dans le réseau hydrographique, pour assurer leurs fonctions vitales.
Cette activité migratoire, à la recherche des habitats nécessaires à l’accomplissement de leur cycle biologique complet, est plus ou moins importante selon les espèces.
En effet différents habitats sont nécessaires à la reproduction des géniteurs, à la croissance des adultes et au développement des alevins.
Lorsque les poissons ne disposent plus des habitats nécessaires, ou de la possibilité de se déplacer entre plusieurs types d’habitats, leurs effectifs vont diminuer voire se raréfier et disparaître.
Dans le département des Pyrénées Orientales on distingue les migrateurs amphibiotiques, qui ont leur aire de reproduction en milieu marin et leur aire de grossissement en eau douce ou réciproquement (anguilles, aloses et mulets) et les migrateurs holobiotiques, qui effectuent la totalité de leur cycle biologique en rivière (truites et brochets). Chez des espèces comme le barbeau méridional les besoins sont peu connus. Mais comme pour toutes les espèces la présence d’ouvrages transversaux dans les lits mineurs est une entrave à la libre circulation des poissons migrateurs.
Le Plan Départemental de Protection du milieu aquatique et de Gestion des ressources piscicoles (PDPG) élaboré en 2006, par la Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique, a dressé un diagnostic de l’état du milieu.
L’état fonctionnel de chaque contexte a été évalué selon la capacité du milieu à permettre ou non la réalisation des fonctions vitales d’une espèce repère de poisson.
Quatre contextes sont conformes car la totalité du cycle biologique, reproduction, éclosion, croissance, peut se dérouler normalement .Vingt cinq contextes sont perturbés car au moins une de ces trois fonctions est compromise.
Huit contextes demeurent altérés selon qu’au moins une de ces trois fonctions est impossible, ce qui conduit, sans rempoissonnement, à la disparition de l’espèce.
Le diagnostic pour obtenir la qualification de l’état des contextes piscicoles a relevé que deux cent soixante dix huit (278) systèmes prélevaient de l’eau de surface, en provoquant des aggravations des étiages et que cent soixante dix sept (177) altérations de la continuité piscicole étaient alors recensées.
Voilà pourquoi la continuité écologique fait partie des deux préoccupations majeures de la Fédération pour tendre vers un bon état des contextes piscicoles.
Assez naturellement, des propositions d’actions d’aménagements destinés à la restauration des milieux, notamment en terme de libre circulation ont été esquissés sur quasiment l’ensemble des cours d’eau du département.
Trois grands types d’opérations sont possibles pour rétablir la continuité écologique : l’arasement de l’ouvrage, la gestion de l’ouvrage et son aménagement par la création d’un dispositif de franchissement.
Dans tous les cas la solution retenue devra être étudiée au cas par cas et prendre en compte : les espèces, les débits, les variations de niveau d’eau, les hauteurs de chute, le transport de sédiments, la configuration du site et sa topographie ainsi que la problématique de l’entretien.
La Fédération sollicitée par certains propriétaires d’ouvrages a assuré un relais technique en matière d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Certains ouvrages sont achevés (avec la SNCF, le seuil du Cabrils à Olette, avec le Conseil Général, les seuils de Canet et du passage à gué de Néfiach) et d’autres sont en cours d’études (le seuil du Canal de Céret à Amélie les Bains, le seuil du passage à gué de Rivesaltes, le seuil sur la Têt à Millas et le seuil du pont Joffre à Perpignan).
Bonne lecture à toutes et tous.
PECHE66