Génétique des truites
La gestion piscicole est une des missions fondamentales des structures associatives de la pêche de loisir. Pour les départements de la chaîne des Pyrénées l’essentiel des projets tournent très souvent autour de la truite fario.
C’est ainsi qu’une démarche destinée à caractériser l’origine génétique des souches de truites locales s’est enclenchée en collaboration avec l’Association Truite Fario Pyrénéenne.
Il faut savoir que les truites qui ont colonisé naturellement les rivières du département, il y a environ 15 000 ans (après le retrait des glaciers) sont venues de la mer méditerranée, en remontant les principaux cours d’eau et leurs affluents.
Les cours d’eau du bassin atlantique ont été colonisés par la souche appelée Atlantique.
Très souvent ces souches de truites atlantiques ont été élevées en pisciculture dans le but de repeupler l’ensemble du réseau hydrographique national.
Voilà pourquoi il devenait important de caractériser l’origine des souches de truites colonisant chacun de nos cours d’eau.
La Fédération de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques des Pyrénées Orientales quant à elle s’y intéresse, depuis une vingtaine d’année.
Le programme visant à identifier l’origine génétique des populations de truites, a débuté en 1995 et a connu des poses et des reprises.
Mené par les équipes dirigées par le Professeur Patrick Berrebi du CNRS et de l’Université de Montpellier, il a abouti à la reconnaissance, de la souche de truite fario Carança, comme étant une souche remarquable de type méditerranéenne.
Ce résultat probant représente à la fois une information très importante et un enjeu.
D’une part pour protéger et tenter de conserver durablement cette souche là où elle est installée, en particulier sur la haute vallée de Carança.
D’autre part pour être en mesure de proposer un repeuplement (là où il est nécessaire) à partir d’alevins et truitelles produits à partir de cette souche génétiquement connue et autochtone
Dans ce but, le centre piscicole de Sahorre s’est lancé dans l’élevage de géniteurs de truites fario Carança, afin de satisfaire les besoins destinés aux opérations de repeuplement programmées.
En quelques années, les progrès des techniques d’analyses, ont permis de réduire les prélèvements en les limitant à un petit échantillon de la nageoire caudale.
Actuellement, le programme d’études génétiques se poursuit, en particulier sur les cours d’eau du domaine de l’Office National des Forêts. Dans la pratique un échantillon est prélevé sur les truites capturées durant les campagnes de pêche à l’électricité.
La gestion piscicole est au centre des préoccupations de la Fédération départementale, avec une vigilance particulière sur la préservation des milieux.
Au-delà des enjeux écologiques et politiques (au sens des pêcheurs), mener une gestion responsable demeure un sujet sensible et les attentes des pêcheurs multiples.
Bonne lecture à toutes et à tous.
Pêche 66