J’ai mal à la Têt !



J’ai mal à la Têt !

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L’année 2020 a été mouvementée pour les rivières de notre département et en particulier pour la Têt aval. En l’espace de 4 mois, dès le début de l’année, elle aura subi deux crues, une lors de la tempête Gloria au mois de Janvier, et une autre à la fin du mois d’Avril.

 

Ces événements ont bouleversé le lit de la rivière en venant accroitre des phénomènes d’érosions qui étaient à l’œuvre discrètement. Ces derniers avaient abaissé le fond du lit de la rivière jusqu’à 5 mètres par endroit. Beaucoup d’embâcles composés de bois morts et de végétations arrachées aux berges se sont formés.

 

La principale cause de ce bouleversement est liée au déficit chronique en matériaux engendrant un écoulement de la rivière sur la marne (roche mère) sur des dizaines de kilomètres entre le barrage de Vinça et Perpignan. Ce déficit associé au manque d’entretien et d’espaces libres pour la rivière sont venus amplifier ces phénomènes existants en arrachant des seuils, menaçant des piles de ponts et en érodant le pied d’enrochement de protection de la RN 116. Une véritable catastrophe pour la rivière et ses usagers.

 

Durant cette année compliquée, des travaux d’urgences ont été déclenchés pour résoudre rapidement ces problèmes par divers opérateurs. Dès le printemps la Fédération de pêche s’est mobilisée pour échanger avec eux afin de limiter autant que possible l’impact de ces chantiers sur les milieux naturels.

 

Par exemple, le seuil de Millas qui desservait en eau l’ASA de Corneilla-la-Rivière a été fortement endommagé et ne jouait plus son rôle de déserte du canal dès le début du printemps. Des travaux réalisés, peut-être hâtivement, avaient endommagés le bon fonctionnement de la dernière zone humide fonctionnelle du bassin aval de la Têt.

 

En concertation avec les services de police de l’eau, le Syndicat de la Têt, la chambre d’agriculture et l’ASA concernée, des aménagements pour restaurer rapidement le bon fonctionnement de cette zone ont été mis en place.

 

Si tous les chantiers de cette année n’ont pas pu se dérouler sans aucuns impacts sur l’environnement, diverses mesures ont été prises par les opérateurs de travaux pour les limiter dont des pêches de sauvetage des poissons dans les emprises des chantiers. Ce triste épisode dans la vie de la Têt doit nous inciter à restaurer son bon fonctionnement naturel.

 

Ce bon état, support d’une riche biodiversité dont de beaux poissons, rendra des services durables à tous ses usagers dans les années à venir, qu’ils soient riverains, agriculteurs, naturalistes ou pêcheurs. Un projet pilote en ce sens est en cours d’élaboration par le Syndicat du bassin de la Têt en collaboration avec les acteurs de l’eau de la cette vallée.

 

Pesca